Toulouse, de notre correspondant.
Sarah Two est coupable d'emploi de travailleurs clandestins pour avoir fait refaire gratuitement le toit de sa maison ariégeoise par deux amis britanniques de la région. Les deux Britanniques en question, Robert Evans et John MacCullogh, sont, eux, coupables de travail illégal pour s'être improvisés couvreurs en échange de quelques productions maraîchères. Le tribunal correctionnel de Foix (Ariège) a jugé hier que cette infraction à l'article L.324.10 du code coûterait à chacun 2 000 francs d'amende avec sursis. Mais, même pressé par Robert Evans, le président Jean-Louis Boué est resté muet sur la question de fond: au bout du compte, les SEL, systèmes qui organisent l'échange local de travaux divers entre adhérents, sont-ils des bourses à produire du travail au noir?
Robert Evans ne saura pas s'il a encore le droit de participer à ce système cher aux marginaux économiques qui y trouvent, selon les cas, un peu de convivialité ou un peu de réinsertion sociale par la dignité. Son adhésion au SEL de l'Ariège n'est en tout cas remise en cause par aucun des attendus du jugement. Parodiant à l'envers la ministre Georgina Dufoix, il en a conclu à l'issue du procès qu'il était donc «coupable» mais surtout pas «responsable». Derrière le sourire, c'est en fait l'insatisfaction qui domine. Les 247 SEL établis en France étaient pendus à ce jugement. Ils resteront sur leur faim.
Les plaignants, artisans professionnels du bâtiment de la Capeb et Fédération du