Plus bas qu'hier et plus haut que demain" Rien ne paraît pouvoir
enrayer la chute des monnaies asiatiques. Hier, c'était la roupie indonésienne qui menait la sarabande, baissant de 11% face au dollar après un discours maladroit du président Suharto, et entraînant le baht thaïlandais, le peso philippin, et le ringgit malais. Hong-kong, qui résistait jusque-là à la contagion, a vu sa Bourse chuter de 5,6%.
En Europe, les autorités continuent à jouer une musique rassurante: cette crise n'aura «aucune incidence» sur la croissance européenne, a ainsi répété hier le commissaire européen Yves-Thibault de Silguy, en relevant certains «effets positifs» du chaos asiatique, comme la baisse des taux d'intérêt à long terme ou la hausse du dollar.
Pourtant, le pessimisme se propage. Selon un sondage réalisé par l'Usine nouvelle auprès de 400 chefs d'entreprises, 32% craignent une détérioration de la conjoncture, contre 25% il y a un an. Seulement 18% parient sur une amélioration (24% il y a un an). L'aggravation de la crise commence aussi à donner des sueurs froides aux conjoncturistes. L'Asie représente 7,6% des exportations françaises (soit plus que vers les Etats-Unis): un coup d'arrêt de la croissance asiatique affectera la croissance d'environ 0,4 point. Et les produits asiatiques, désormais bon marché, ont de quoi laminer leurs concurrents" Hier, le centre de prévision de l'Expansion a publié la projection la plus pessimiste du moment (1): la croissance française ne serait que de 2% e