Detroit, envoyé spécial.
Ferdinand Piech est content. Le PDG de Volkswagen est venu au Salon de l'auto de Detroit en patron satisfait de ses résultats américains (+ 20% en 1997) et en conquérant. C'est ici qu'il dévoile sa petite dernière, la nouvelle Coccinelle qui renaît de ses cendres en s'offrant un design délicieusement sixties. Mais le culot de l'allemande va beaucoup plus loin; outre les moteurs classiques, elle est proposée en version diesel. Du gazole au pays ou même les camions de 40 tonnes roulent au super sans plomb, l'initiative est plutôt osée.
La conversion de l'Amérique au diesel, Piech y croit, comme tous les constructeurs européens présents au salon. Une conversion très éloignée de ce qui fait le bonheur des conducteurs français. Ici, essence et gazole sont au même tarif (1,80 F le litre) et la moitié seulement des stations-service américaines proposent du diesel. «Paradoxalement, ce qui va pousser les Américains vers le gazole», explique Randall Seymore, responsable de Detroit Diesel, association pour la promotion de cette motorisation, «ce sont les nouvelles normes antipollution.» Entre le Low Fuel Program un programme visant à réduire la consommation à 3 litres/100 km à l'horizon 2005 et les émissions réduites en Californie dès l'an 2000, les trois grands de Detroit (General Motors, Ford et Chrysler) sont coincés. Leurs puissants moteurs sont des gouffres à combustible et le diesel est aujourd'hui le seul moyen de parvenir à une économie substantiell