Orléans, correspondance.
Kimberly-Clark a décidé de fermer son usine de Saint-Cyr-en-Val, près d'Orléans. Les salariés ont décidé de l'occuper. Et la mairie d'Orléans menace «d'engager une procédure pour obtenir la rétrocession des aides versées en fonction d'engagements qui n'ont pas été respectés» si le géant papetier américain ne trouve pas «une solution viable pour les salariés».
De fait, si l'on se fie au propos d'un élu de Saint-Cyr-en-Val, Kimberly-Clark, «c'est un peu l'histoire du tonneau des Danaïdes: on a versé de l'argent dans un panier percé». C'est aussi un nouvel épisode de l'histoire de ces subventions à perte. Lorsque, en 1987, Scott Paper (qui a, depuis, cédé l'usine à Kimberly-Clark) envisage de s'implanter, les collectivités locales se mettent en quatre. Jacques Douffiagues, alors maire d'Orléans, et le conseil général du Loiret lui cèdent pour un franc symbolique un terrain de 48 hectares, au motif que cette implantation est «jugée prometteuse pour l'économie locale». En tout, on estime à 98 millions de francs l'aide locale apportée. Scott Paper s'engage à créer mille emplois et tout le monde y croit. Mais, en cinq ans, deux plans sociaux ramèneront l'effectif initial de 300 à 200 salariés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 177 à fabriquer des couches-culottes, des mouchoirs et du papier à usage domestique.
Jean-Pierre Sueur, actuel maire PS d'Orléans, fait ses calculs: «A raison de 790 000 F par emploi, on peut considérer que les salariés de Scott Paper o