Séoul, de notre correspondant.
«Nous sommes prêts à lancer une lutte totale, y compris des grèves générales pour éviter les licenciements.» Le syndicat progressiste KCTU (Korea Confederation of Trade Unions) retrouve les accents guerriers. Kim Dae-jung, le président élu sud-coréen, tente bien pourtant de mettre en place une grande conférence nationale sur la réforme du travail, mais la négociation s'annonce très mal. Le climat social est explosif. Hyperendettés, les «chaebols» (conglomérats) étouffent et doivent «se restructurer», c'est-à-dire licencier. Plus de 92% des grands patrons jugent les licenciements inévitables. Pourtant, ce ne sera possible que lorsque le dogme de «l'emploi à vie» aura été cassé.
En attendant, beaucoup d'entreprises ont fermé. Incapables d'honorer leurs échéances du 31 décembre, elles ont dû se saborder. En cinq jours, 500 entreprises ont fait faillite (elles étaient 560 pour tout le mois d'octobre). Hier, la Fédération des employeurs a supplié le gouvernement d'autoriser les licenciements. Les patrons ont même demandé au pouvoir d'accepter les demandes des syndicats sur l'indemnisation des chômeurs pour que la réforme soit accélérée.
La loi autorisant les licenciements doit passer la semaine prochaine devant le Parlement. Tous les partis y sont favorables et le texte sera voté sans problème. Il y a deux jours, les deux présidents Kim (le président élu, Kim Dae-jung, et le président en fin de mandat, Kim Young-sam) ont lancé un appel solennel aux sy