Déçu de ne pas réussir à vendre en France son système de «satellite
au sol» (dit Hypercâble), Jean-Claude Ducasse s'est tourné, à tout hasard, vers l'Internet pour trouver des clients. Début 1996, un petit site Web est bricolé avec les moyens du bord. Premier visiteur, un service de veille technologique de l'armée américaine. Un certain sergent Doug Fisher appelle pour une demande de renseignements, puis, six mois plus tard, commande trois émetteurs et une dizaine d'antennes. Ce matériel équipe désormais l'ambassade américaine au sultanat d'Oman.
Ce premier contrat en poche, l'entreprise de Jean-Claude Ducasse, MDS (six personnes, 12 millions de francs de chiffre d'affaires en 1997), a séduit d'autres Américains. Une société californienne, P-Com, a pris 5% de son capital. Mais, surtout, MDS a décroché en décembre sa première grosse affaire: un contrat de 300 millions de francs avec ISS, opérateur américain spécialisé dans l'Internet par satellite. Les équipements de MDS serviront à multiplier, dans plusieurs dizaines de villes américaines (Dallas sera la première), les capacités de transmission numérique d'un «vrai» satellite. Ce dernier, utilisé «en direct», ne pourrait en effet satisfaire les besoins que de quelques milliers d'internautes. Avec Hypercâble, le satellite ne servira plus qu'à alimenter dans chaque ville des têtes de réseau stockant les informations. Le «satellite au sol» les rediffusera ensuite, à très haut débit, vers les abonnés locaux. Juste retour des chos