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Libération

La PME qui lance les satellites sans fusée. Cette invention a séduit le Pentagone. Mais la France n'en veut pas.

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publié le 13 janvier 1998 à 22h17

Jean-Claude Ducasse, patron d'une petite entreprise lyonnaise

d'électronique, se définit volontiers comme un «emmerdeur». Le 9 octobre, le Sénat lui a offert une formidable occasion d'exercer son talent. Au palais du Luxembourg était organisée une de ces journées d'étude sur la «société de l'information» dont les politiques raffolent tant. La République et l'industrie avaient dépêché à la tribune de la salle Médicis leurs meilleurs enfants: Lionel Jospin, trois de ses ministres, les présidents des deux Chambres, une flopée de parlementaires, des chefs d'entreprise non négligeables (dont Jean-Marie Messier, patron de la Générale des eaux, et Michel Bon, président de France Télécom).

Un émetteur dans le clocher. Au milieu de tout ce beau monde déboule en fin de journée le fameux Ducasse, invité par René Monory pour tenir le rôle du «petit-patron-de-PME-qui-a-des-idées». Cet autodidacte de 57 ans a fondé MDS, une petite société familiale spécialisée dans les communications sans fil, et des idées, il en a. Surtout une, en fait, qu'il expose à l'auguste assemblée en ces termes: «Installer un satellite dans chaque clocher de France.» Ce n'est bien sûr qu'une image, inspirée d'une vieille boutade de Jacques Dondoux (secrétaire d'Etat, ancien patron des télécoms). En pratique, Ducasse se dit capable de bombarder simultanément, à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, des programmes de télévision numérique et de l'Internet à haut débit, et ce au moyen d'un émetteur de faible pui