Après chaque secousse financière, les Bourses asiatiques retrouvent
généralement des couleurs le lendemain. Ce fut le cas hier. Toutes se sont redressées, après la dégringolade de lundi. L'affolement financier suscité par la faillite de Peregrine, la plus grosse banque d'investissements d'Asie, s'est estompé, tandis que les devises asiatiques s'appréciaient pour la plupart dans le sillage des Bourses. Habitués aux remontées après une séance de chute, les opérateurs restaient toutefois prudents, redoutant de nouvelles dégradation des marchés régionaux. Avec des monnaies asiatiques qui ont perdu entre 35 et 50% de leur valeur depuis l'été, certains économistes redoutent que l'Asie ne finisse par provoquer une déflation mondiale. Cette question agite les économistes européens mais aussi américains. Hier, la publication du taux d'inflation américain pour 1997 a relancé le débat. Et pour cause: à 1,7% en 1997, l'inflation est au plus bas depuis plus de dix ans. La nouvelle est plutôt bonne, puisqu'elle écarte toute prochaine hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale (FED). Mais la faible inflation est aussi prétexte à évoquer la perspective d'une déflation même si c'est le plus souvent pour l'évacuer. Le principal économiste de Moody's, une firme de notation financière de New York, estime que les «Etats-Unis ont connu une période de déflation sur les prix de l'immobilier en 1990-1991 dans certaines régions. Mais, cette fois-ci, une baisse des prix de l'électronique ou