Halluin, envoyée spéciale.
Halluin, à 15 kilomètres au nord de Lille. Une fois par semaine, une quinzaine de personnes se rencontrent dans un local associatif, autour d'un café et d'une animatrice. Cela s'appelle une «école des consommateurs». Les gens du quartier y parlent de leurs problèmes quotidiens, choisissent les thèmes de discussion. Dernier en date: l'euro. Quand les habitués lui ont réclamé quelques séances sur la future monnaie, Chantal Nys, blonde rieuse d'à peine quarante ans, a commencé par un tour de table. Elle se demandait ce que ses «élèves» voulaient savoir. Jusqu'à présent, l'école avait surtout traité des fins de mois difficiles, des factures EDF ou des problèmes de succession. Les écoles de consommateurs une trentaine fonctionnent dans le département du Nord, recrutent parmi les gens modestes. A Halluin, ou à Bousbecque, toute proche, un bon tiers des participants sont des allocataires du RMI.
«Il y avait toutes sortes de craintes diffuses et d'autres plus concrètes, se souvient Chantal Nys. Pour beaucoup de gens dans la panade, l'Europe représente un avenir un peu effrayant.»
Pour débuter, l'animatrice a proposé un petit rappel sur l'Europe. Mais, ont-ils répondu, «l'Europe, on n'en veut pas». Chantal a dû leur expliquer «qu'on le veuille ou pas, l'Europe est déjà là». La suite a été plus facile à gérer. Rassemblés hier pour faire le point, les participants avaient apporté les rappels de cours, expliquant que cela leur permettait de mémoriser les étapes