A vue de nez, Intel a tout d'une boîte formidable, numéro un mondial
de la puce électronique. Et son président, Andrew Grove, vient d'être élu homme de l'année par le magazine Time. Le genre d'entreprise où rêvent de travailler tous les étudiants de la côte ouest des Etats-Unis.
Justement, quelques dazibaos commencent à fleurir sur les murs de l'université de San Francisco. Titrés «Les secrets internes d'Intel», ils parlent de suicides d'employés, de discrimination raciale, d'exploitation d'étudiants étrangers" Et renvoient à un site Internet, Face Intel.
Face, pour Former and Current Employees of Intel (anciens et actuels salariés d'Intel). Et là, sur le Web, c'est franchement la guerre. Le site est animé par Ken Hamidi, ancien salarié, en lutte contre la «dictature» d'Intel. De son temps, dit-il, le fabricant de puces était un paradis pour salariés. Mais depuis le début des années 90, ils vivraient l'enfer de la productivité, à base de «manipulations mentales» et de ruptures abusives de contrats.
Le recensement des dernières trouvailles de la direction est impressionnant. Première étape, le programme «Raking and Rating» (R & R, classement et notation): chaque salarié reçoit un objectif individuel à remplir une politique «d'intimidation», selon Face. A ce stade, on risque seulement de perdre ses stock-options.
En cas de récidive, le salarié risque un «corrective action plan» (CAR), avec des «objectifs impossibles à atteindre». Cette fois, la porte n'est pas loin. Autre variant