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Libération

Les Anglo-Saxons tirent sur de Silguy. Le Français, en charge pour les Quinze de la monnaie unique, est potentiellement candidat (RPR) aux régionales. Tollé outre-Manche.

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publié le 14 janvier 1998 à 16h09

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Yves-Thibault de Silguy n'est encore que potentiellement candidat à la candidature pour les élections régionales du 15 mars prochain que, déjà, il doit affronter un tir de barrage de la presse anglo-saxonne. Ce qui n'aurait dû être qu'un événement local devient donc une affaire diplomatico-financière. Car l'homme qui ambitionne ­ «si on le lui demande» ­ de s'emparer de la présidence de la région Bretagne pour le RPR n'est pas qu'un simple technocrate français soucieux d'acquérir une implantation locale: il est aussi commissaire européen à la monnaie unique. Or, s'il est bien un poste, à Bruxelles, qui doit être exempt de tout soupçon de parti pris politique, c'est bien celui-là. D'autant que les pays participant à l'euro seront choisis lors du Conseil européen de Bruxelles des 1er et 2 mai 1998, soit quelques semaines après les élections régionales" Après le Financial Times de Londres, lundi, The Wall Street Journal Europe a sorti hier la grosse artillerie contre le commissaire français. Pour ces journaux, il est clair que la volonté de Silguy de se présenter est contraire au traité sur l'Union européenne qui prévoit que «pendant la durée de leurs fonctions», les membres de la Commission ­qui sont en place jusqu'à l'an 2000­ ne peuvent «exercer aucune autre activité professionnelle, rémunérée ou non». La version anglaise est plus large puisqu'elle emploie les mots: «any other occupation» (toute autre occupation)" Pourtant, pour Yves-T