Menu
Libération

Le rêve américain de la voiture Daewoo. Cette implantation va coûter cher au groupe coréen, déjà très endetté.

Article réservé aux abonnés
publié le 15 janvier 1998 à 16h10

Detroit, envoyé spécial.

C'est le fantôme du Salon. «Si, si, il est là. On l'a vu sur le stand Cadillac.» L'homme invisible, c'est Kim Woo Choong, PDG de Daewoo, le constructeur qui n'expose pas à l'International Auto Show de Detroit. Mais qui devrait se faire moins discret d'ici à deux mois. En 1993, la marque coréenne a en effet conclu un accord avec son vieux partenaire General Motors, premier constructeur mondial. Le deal était simple: pendant cinq ans, Daewoo Motors pourrait utiliser des organes techniques du groupe de Detroit et envahir le monde, à la condition de ne pas débarquer aux Etats-Unis. L'accord arrive à expiration en mars et le débarquement devrait se produire à un moment crucial pour le coréen. La crise asiatique a fait plonger le won, la monnaie locale, et les prix de vente des Daewoo observent la même pente, avec une baisse des prix de l'ordre de 20% à travers le monde. «Aucun des trois grands constructeurs américains ne redoute vraiment une arrivée massive des coréens en général et de Daewoo en particulier, rassure Andrew Card, délégué général de l'association américaine des constructeurs. Vu les problèmes financiers du groupe, un tel débarquement serait suicidaire.» Avec un endettement équivalent à 120 milliards de francs, Daewoo a quelques soucis. Ces pertes ne l'ont pas empêché de reprendre, début janvier, Ssangyong, autre constructeur coréen spécialiste du 4x4, en dépôt de bilan. Justement, les tout-terrain, les Américains adorent ça. Surtout quand