Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Mauvaise nouvelle: l'Union européenne n'a pas réussi à convaincre l'Organisation mondiale du commerce (OMC) que la viande aux hormones, c'est mauvais pour la santé. L'OMC a donc confirmé, hier à Genève, la décision prise au mois de mai 1997 par son panel de première instance (lire encadré): l'embargo sur le boeuf américain n'est pas conforme aux règles internationales.
Les Américains, qui veulent pouvoir de nouveau exporter leurs bovins dopés aux hormones de croissance vers l'Europe, se sont aussitôt félicités de leur «victoire claire et non équivoque». Mais Bruxelles s'est aussi congratulé: le panel reconnaît à l'Union «le droit d'établir sur une base scientifique un degré de protection des consommateurs». Il lui laisse la possibilité de faire la preuve, au plus tard d'ici à quinze mois, de la dangerosité de la viande aux hormones pour la santé humaine. Dans l'immédiat, il n'est donc pas question que l'Union lève l'interdiction frappant ces substances, en vigueur depuis le 1er janvier 1989: «Nous maintiendrons l'embargo», a immédiatement affirmé le porte-parole de la Commission européenne, Klaus Van der Pas.
Washington n'entend cependant pas en rester là; dès jeudi, les services du représentant américain pour le commerce ont demandé la levée immédiate de l'embargo. Une exigence juridiquement fondée, puisque tant que les Européens n'auront pas démontré la nocivité des hormones, leur interdiction est illégale. Compensations. Bruxelles pe