La France ne fait jamais les choses comme tout le monde. La
libéralisation du téléphone vient de lui donner une nouvelle occasion de se singulariser. Et c'est à craindre de se planter. Noeud de l'affaire: les «indicatifs» qui permettront aux usagers de sélectionner leurs opérateurs (genre 7 pour Cégétel), et dont la répartition donne lieu à une foire d'empoigne.
Dans tous les pays où le téléphone a été mis en concurrence, on peut choisir sa compagnie téléphonique appel par appel, en composant un préfixe spécial avant le numéro de son correspondant (lire ci-dessous). La France ne fait pas exception: des préfixes (de type 16XY) seront prochainement attribués à certains opérateurs.
Mais le pays de Descartes a voulu faire mieux. L'administration des télécoms s'est dit: quatorze chiffres (les quatre du préfixe plus les dix du numéro actuel), c'est un peu long. Surtout quand on vient juste (en 1996) de passer d'une numérotation de 8 à 10 chiffres. Alors, pour les «grands» opérateurs ceux qui exploiteront un réseau national ouvert à tous , il a été décidé de maintenir le numéro à dix chiffres. La sélection, dans ce cas, se fera grâce au premier chiffre. Exemple: pour choisir Bouygues à la place de France Télécom, on composera le 9 à la place du 0 (pour Libération: 91 42 76 17 89). Ce système à deux vitesses est a priori une bonne chose pour l'usager français, puisqu'il va lui simplifier un peu la vie. Mais, pour les opérateurs, le tableau est plus contrasté. Ceux qui héri