Alain Moussarie, 51 ans, responsable logistique, est loué par son
entreprise, un grand groupe international, à d'autres sociétés. Il est en détachement. Une formule qui s'apparente au prêt de main-d'oeuvre. «Je suis ce qu'on appelle un "salarié détaché. Je suis toujours payé par mon entreprise d'origine, mais je ne travaille plus pour elle. En fait, celle-ci me "facture à d'autres. Et ceci jusqu'à ce que, éventuellement, l'une d'elles finisse par m'embaucher. Il peut se faire aussi que ma société ait quelque chose à me proposer et que je retourne alors dans ses murs. Cette formule me convient parfaitement. Quand on me l'a proposée il y a deux ans, j'ignorais tout du système du détachement. «Je travaillais pour une division qui devait être vendue. J'avais vingt ans d'ancienneté et on sortait d'une période de plans de restructurations successifs, et les opportunités de mobilité interne étaient rares. J'ai donc dit OK. ça a commencé par une phase d'évaluation très approfondie de six semaines. Une sorte de bilan de carrière mené par les consultants (1) qui avaient proposé à mon entreprise ce système de détachement. Ensuite, ensemble, on a cherché une entreprise d'accueil. J'ai eu un premier contrat de six mois dans une société qui cherchait quelqu'un pour procéder au rapprochement des services achat, logistique et approvisionnements. Ce contrat devait être prolongé de six mois, mais l'entreprise a connu de grosses difficultés et j'ai dû chercher ailleurs.
«Après trois mois de ba