C'est le principe du vase communicant appliqué à l'emploi sur l'air
du «Je ne sais pas quoi faire de mon salarié, je te le prête, quand tu n'en as plus besoin je le récupère et, si je ne sais toujours pas quoi lui faire faire, je le prête à quelqu'un d'autre». A première vue, cet échange de bons procédés entre entreprises, appelé «détachement», a tout l'air d'une solution alternative au chômage technique ou aux licenciements. Et elle l'est en partie. Mais personne n'imagine qu'elle puisse être généralisable.
Ce n'est pas faute d'offres. Les PME en redemandent. Pour elles, c'est la solution la plus souple à leurs besoins souvent ponctuels de main-d'oeuvre. Et aussi la moins onéreuse. Pas de frais de recrutement, ni de formation. On leur envoie, en principe, un expert dans son domaine, un cadre d'expérience comme on dit, immédiatement opérationnel. Etienne Daugny, dont la société, Transition Carrière, s'est fait une spécialité du détachement de salariés, en convient: «Nous recevons de plus en plus de demandes de PME qui réclament des gens très pointus dans un domaine. C'est plutôt les candidats qui font défaut.» Et, de fait, c'est généralement toujours les mêmes qu'on réclame en même temps. «Le passage à l'an 2000 suscite une frénésie de demandes en informaticiens. Avec la mondialisation croissante, on nous réclame des juristes internationaux», explique Jacques Levy, qui s'occupe, chez Total, de Passerelle, l'association dédiée au détachement de salariés vers les PME-PMI. «C'es