L'avenir du Crédit Lyonnais pourrait se préciser rapidement. Hier,
la rencontre entre Dominique Strauss-Kahn, ministre français de l'Economie, et Karel van Miert, commissaire européen à la Concurrence, a semble-t-il été plus fructueuse qu'à l'accoutumée. Les deux hommes auraient finalement trouvé «un terrain d'entente» susceptible de débloquer un dossier en souffrance à Bruxelles depuis plus de sept mois.
La décision de Moody's aura servi d'électrochoc. Le 15 janvier, l'agence de notation a placé la note du Crédit Lyonnais sous surveillance. Une sanction à laquelle échappent a priori les banques assurées du soutien de l'Etat actionnaire. Aux yeux de Bruxelles toutefois, le Crédit Lyonnais a déjà plus qu'abusé de cette facilité-là. La Commission européenne l'a clairement fait savoir: pas question d'avaliser le troisième plan de sauvetage de la banque sans de solides contreparties. Pris en tenaille. Pour le Crédit Lyonnais, la situation est intenable: d'un côté, il ne peut compter sur l'appui indéfectible de l'Etat en cas de pépin, de l'autre, il ne peut songer à la privatisation avant d'avoir obtenu le feu vert de Bruxelles. Dominique Strauss-Kahn et Karel van Miert en ont apparemment pris conscience. Jusqu'à présent, le commissaire européen, ulcéré par ces sauvetages à répétition et les promesses françaises non tenues, exigeait une restriction drastique du périmètre de la banque: cessions des filiales européennes (l'allemand Bfg, le belge Crédit belgium") et une partie de so