Rome, de notre correspondant.
A l'approche de la sélection finale des pays qui feront partie du premier cercle de l'euro (début mai), l'examen à la loupe par les partenaires européens du cas italien ressemble de plus en plus à un conseil de classe. «Satisfaisant, mais doit faire preuve de continuité»: c'est en substance le jugement formulé lundi par les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) réunis à Bruxelles. «Les ministres ont apprécié les efforts notables de l'Italie», a indiqué l'Allemand Theo Waigel. «L'Italie a marqué des points», a renchéri le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Yves Thibault de Silguy, «mais personne ne pourra dire avant mai qui a gagné le match de l'euro». Malgré d'indéniables progrès, le sort de l'élève italien n'est donc pas encore définitivement tranché. Car si l'Italie respecte désormais quatre des cinq critères de bonne gestion exigés par Maastricht, elle doit faire face à une sorte de sixième paramètre, «le déficit de crédibilité». Le chancelier allemand Helmut Kohl, qui est arrivé hier après-midi à Rome pour rencontrer son homologue Romano Prodi, tentera d'apaiser la guerre des nerfs qui a lieu depuis dix jours sur la question.
Un premier signe: les deux hommes sont allés dîner au restaurant Fortunato (chanceux). Installé depuis un an et demi au pouvoir, le gouvernement Prodi doit composer avec la réputation peu flatteuse d'un pays traditionnellement laxiste et peu fiable. A tel point que, selon le quotidie