Menu
Libération

Les patrons français voient 1997 s'achever avec regret. La croissance industrielle était en hausse. La crise asiatique change la donne.

Article réservé aux abonnés
publié le 21 janvier 1998 à 16h36

Alors qu'individuellement les patrons essaient en général de

minimiser l'impact de la crise asiatique sur leur propre entreprise, leurs instances représentatives ne cachent pas leur angoisse. «Nous sommes en train de vivre un changement complet du panorama de l'économie mondiale. Les pays de cette zone possèdent des industries très puissantes qui n'ont d'autre issue que d'exporter encore plus massivement», explique Jean-Pierre Desgeorges, président du GFI, groupement de huit fédérations industrielles. Quel que soit leur secteur d'activité, ils s'attendent à une guerre des prix sans merci, d'autant plus grave qu'elle se produit dans un contexte déflationniste. Bernard Louvet, président de la Fédération des industries chimiques, redoute particulièrement la concurrence du Japon et de la Corée dans le domaine de la chimie de base, où les liens commerciaux entre fournisseurs et clients jouent un faible rôle. «Les acheteurs commencent déjà à anticiper des baisses de prix et font pression sur les fabricants», renchérit Martine Clément, représentante des industries mécaniques. Les perspectives ne sont pas plus riantes dans l'automobile où les capacités de production sont déjà largement excédentaires à l'échelle mondiale, ou dans le textile qui exporte des produits à forte valeur ajoutée vers cette zone. «Depuis le début de la crise financière, ces pays ont perdu 730 milliards de dollars de valeur patrimoniale. Les classes moyennes sont appauvries», explique Georges Jollès, président