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Libération
Interview

Pierre Terzian, directeur de «Pétrostratégies»,analyse cette baisse: «Une crise qui déstabilise le commerce mondial».

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publié le 21 janvier 1998 à 16h36

Directeur de la rédaction de la revue Pétrostratégies, Pierre

Terzian est un expert reconnu des affaires pétrolières. Il redoute surtout l'impact de la chute des cours du pétrole sur le commerce international.

Comment expliquez-vous que l'Arabie Saoudite ait fait une telle erreur en poussant à l'augmentation de la production alors que la demande baissait?

L'Arabie Saoudite en avait assez de voir les autres membres de l'Opep (à l'exception du Koweit et des Emiras arabes unis) produire au maximum de leurs capacités depuis plusieurs années déjà. C'est la première raison de sa montée au créneau en décembre. Ensuite elle a, elle-même, beaucoup investi pour développer des champs nouveaux, au sud-est de Riyad et à la frontière avec Abu Dhabi. Là, il a fallu faire naître du sable des installations ultra-sophistiquées. A ces chantiers énormes elle a consacré plusieurs milliards de dollars. Et ces champs vont commencer à produire vers le milieu de cette année. Riyad voulait donc écouler ses nouvelles productions. Les Saoudiens ont la hantise de voir les Occidentaux contrebalancer le Golfe par d'autres zones de production très prometteuses comme la mer Caspienne. Ils veulent donc maintenir leur part du marché. Enfin, la plupart des membres de l'Opep, et l'Arabie Saoudite au premier chef, estiment que les experts de l'Agence internationale de l'énergie surestiment toujours la production non-Opep dans le monde. D'où leur conviction que l'Opep peut augmenter sa production. Le retour de l'Ir