La panique commence à gagner les milieux pétroliers. Depuis quatre
mois, à la suite d'une série d'événements identifiables mais incontrôlables, les cours de l'or noir ne cessent de chuter. Ils ont atteint la semaine dernière leur plus bas niveau depuis 1994, à près de 15 dollars le baril. La situation a été jugée suffisamment grave pour que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui détient 77% des réserves de la planète et alimente 40% du marché mondial, décide de se réunir d'urgence la semaine prochaine, en plein ramadan, pour tenter d'enrayer la crise. Celle-ci s'est déclenchée en quatre temps. Le premier vrai déclic s'est produit en octobre, aux premiers signes de l'aggravation de la crise asiatique. Le marché s'est aussitôt mis à anticiper les conséquences de ce bouleversement régional: baisse de régime des raffineries locales, chute des demandes de kérosène et de fioul, reports de livraison" Les cours ont commencé à fléchir. Le second déclic date de fin novembre, quand, réunis à Djakarta, les pays de l'Opep ont décidé, sous la pression de l'Arabie Saoudite, de relever de 10% les quotas de production du cartel, à 27,5 millions de barils par jour. Pourquoi augmenter l'offre alors que la demande semblait partie pour une baisse durable? L'Arabie Saoudite, c'est clair, a commis là une erreur de taille. Elle a gravement sous-estimé l'ampleur de la crise asiatique, persuadée que le marché allait se ressaisir. Elle était confortée par les experts qui tablaient