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Libération

Corée: le PDG de Samsung paye de sa poche. Il va puiser 128 millions de dollars dans sa fortune pour restructurer son groupe.

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publié le 22 janvier 1998 à 16h43

Séoul, correspondant.

Un grand PDG coréen n'est pas un PDG comme les autres. C'est bien souvent un homme qui contrôle à la fois le capital et la gestion de son groupe. Mais c'est aussi un chef, dans le sens confucéen du terme. Un leader éclairé et irréprochable qui donne l'exemple. Presque un gourou. C'est pour cela qu'ici, personne n'a été surpris, la semaine dernière, de voir le président élu Kim Dae-jung demander aux patrons des chaebols (conglomérats) de mettre une partie de leur fortune dans le sauvetage de leurs groupes. Lee Kun-hee, PDG de Samsung, a placé la barre très haut hier en annonçant qu'il allait vendre des biens immobiliers lui appartenant pour une valeur estimée à 128 millions de dollars (770 millions de francs). Ceci afin d'aider à la restructuration de son groupe. «Chairman Lee» offrira aussi 90% de ses revenus annuels, estimés à 10 millions de dollars (60 millions de francs), pendant cinq ans pour créer un fonds de dédommagement des salariés licenciés. Bon élève. Au début de la semaine, deux autres grands chaebols (Hyundai et LG) avaient annoncé des plans d'économie, mais jugés insuffisants par le président élu. Celui-ci tente en ce moment de convaincre les syndicats d'accepter des licenciements, et c'est pour cela qu'il a d'abord demandé aux grands patrons de montrer l'exemple. Lee Kun-hee en fait une affaire de prestige. Son entreprise, la préférée des jeunes Coréens sortant de l'université, est celle qui a le plus investi sur son image. En annonçant