Tokyo, de notre correspondante.
La déconfiture des institutions financières nippones fait des heureux. En brisant les barrières de protection qui bloquaient le jeu de la concurrence, la crise financière ouvre aux banques étrangères la porte d'un marché où dort la première épargne du monde. La Société générale, qui vient pourtant d'essuyer de sérieux revers en Asie ses pertes potentielles s'élèverait à un milliard de francs n'a pas raté le coche; elle va ainsi racheter Yamaichi International Capital Management (YICM, filiale de gestion de fonds de Yamaichi Securities, quatrième courtier de la Bourse de Tokyo mis en faillite cet automne). Cette société de gestion, la cinquième du pays, gère pour 20 milliards de dollars (120 milliards de francs) de fonds, surtout des fonds de pension publics et privés. Concurrence ouverte. «Ce marché a commencé à se libéraliser il y a un an et demi, explique Christian Gomez, patron de la banque française à Tokyo, mais l'ancien monopole dont jouissaient les compagnies d'assurances et les banques fiduciaires va complètement disparaître cette année.»
C'est la conséquence du big bang financier de Tokyo, une réforme engagée par le gouvernement pour mettre la place financière aux «normes» internationales et faire de la capitale japonaise un des trois grands centres de la finance, avec New York et Londres. La Société générale, qui gère 100 milliards de dollars de fonds dans le monde, était absente du marché japonais. «Au Japon, nous faisions de