Il y a de toute évidence une méthode Bourguignon. Un style direct et
résolument enjoué, une gestion à l'américaine version cabinet de consultants, une pratique comptable qui consiste à épurer les pertes et à charger les comptes dès la première année de son mandat. Comme lorsqu'il est arrivé à la tête de Disneyland Paris, le successeur de Serge Trigano à la présidence du Club Méditerranée devrait, selon l'hebdomadaire Le Point, annoncer les plus grosses pertes de l'histoire du groupe aux administrateurs qui se réuniront lundi à Paris: 1,3 milliard de francs, c'est-à-dire quasiment deux fois plus que les 740 millions de déficit de l'exercice 1995-96. En d'autres temps, ce résultat aurait été assimilé à une catastrophe et d'ailleurs les pertes de l'an dernier ont eu raison de Serge Trigano. Hier en revanche, rien de tel. Le titre Club Med a tout juste accusé une baisse de 5% en début de séance à la Bourse de Paris et les grands actionnaires de la maison notamment la famille Agnelli propriétaire de Fiat (lire ci-contre) approuvent. Tout se passe comme si le marché parisien avait déjà enregistré que ce 1,3 milliard était nécessaire à l'apurement des comptes du Club Med. Selon Le Point, le déficit 96-97 est constitué pour l'essentiel de provisions. Pourtant la saison d'hiver n'a pas été mauvaise, loin de là et les villages ont été plutôt bien remplis. A la direction du groupe, où l'on ne faisait hier aucun commentaire, personne ne s'est avisé de lancer le moindre démenti. Car