Le développement du temps partiel n'explique pas à lui seul la

croissance du multiemploi. Les besoins de flexibilité accrus des entreprises, leurs réticences à embaucher, et leur propension à confier à des prestataires extérieurs ce qu'autrefois elles faisaient faire en interne, ont fait exploser les contours du contrat travail classique. A défaut de pouvoir mettre les deux pieds dans l'entreprise, de plus en plus de gens font le grand écart entre plusieurs employeurs, entre plusieurs statuts (mi-salarié, mi-indépendant), entre plusieurs horaires. Et, faute de règles juridiques précises et adaptées, cette gymnastique relève du casse-tête lorsqu'elle est pratiquée individuellement. Dans son sillage, se sont donc développées des structures destinées soit à promouvoir soit à faciliter ou organiser la pluriactivité.

Les groupements d'employeurs Des entreprises qui se regroupent pour embaucher des salariés qu'elles se mettent ensuite à disposition en fonction de leurs besoins: voilà ce qu'on appelle le groupement d'employeurs. La formule connaît de plus en plus de succès, puisque 400 nouveaux groupements naissent chaque année et pas seulement de l'initiative de toutes petites entreprises n'ayant pas les moyens de recruter en propre. Vannes, par exemple, possède son groupement d'employeurs depuis un an. Partie du club des entrepreneurs locaux, l'idée a suscité l'adhésion de 23 entreprises dont Bic, Michelin, Intermarché, Saupiquet. Venetis, comme il s'est baptisé, a recruté en leur