Eckhard Pfeiffer avait prévenu qu'il avait de l'appétit. Depuis son
arrivée aux commandes de Compaq, il ne cessait de répéter qu'il voulait hisser son groupe aux trois premiers rangs mondiaux de l'informatique. Et qu'il y arriverait à force d'acquisitions. Voilà qui est presque fait avec l'achat annoncé hier, pour la somme de 9,6 milliards de dollars (57,6 milliards de francs), d'un autre poids lourd du secteur, Digital Equipment Corporation, plus connu sous le nom de DEC. Exit donc la course en solitaire de ce pionner de l'informatique, né dans le Massachusetts, et qui n'a pas su voir venir la folle expansion des micro ordinateurs, sur lesquels Compaq a bâti sa puissance.
En moins de seize ans d'existence, Compaq est en effet devenu le numéro un mondial du micro ordinateur avec un chiffre d'affaire de 24,6 milliards de dollars en 1997 (contre 20 l'année précédente) avec une part de marché de 12,5% devant IBM (8,8%), Dell (5,7%) et Hewlett Packard (5,5%). Depuis sa reprise en main par Pfeiffer, en 1991, (date à laquelle ses effectifs ont connu une cure d'amaigrissement de 14%), la firme texane avance comme un rouleau compresseur pour réaliser l'objectif que lui a assigné son PDG: faire 50 milliards de dollars de chiffre d'affaire en l'an 2000.
Poussé aux fesses par Dell Computer, le fabricant d'ordinateurs dont les ventes (exclusivement par téléphone ou par l'Internet) ont explosé de 60% l'an dernier, Compaq a entièrement repensé son circuit de production. Le mot d'ordre dans c