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Libération

L'Ecureuil se fait du mouron pour sa retraite. Les salariés, en grève hier, contestent la réforme de leur régime autonome.

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publié le 28 janvier 1998 à 17h07

Le sens de l'arithmétique varie selon que l'on est patron ou salarié

des Caisses d'épargne. A l'appel de ses syndicats, le personnel s'est hier massivement mis en grève pour défendre son système de retraite: 47% de grévistes selon la direction, 80% selon les syndicats. Ce sont au minimum 17 000 personnes qui ont cessé le travail chez l'Ecureuil pour sauvegarder leur retraite de demain.

Le sujet est explosif. Au contraire du reste du secteur bancaire, l'Ecureuil n'est pas affilié aux traditionnels régimes de retraite complémentaires Arrco et Agirc. Il a sa propre caisse (la Caisse générale de retraite), très bien portante au demeurant ­ ses réserves avoisinant 10 milliards de francs. Mais il y a un hic : les experts mandatés pour étudier l'avenir de ce système s'accordent: il n'en a pas. La faute à la pyramide des âges. Si à l'heure actuelle l'Ecureuil compte un retraité pour 8 à 9 salariés, en 2017 la proportion serait d'un retraité pour 2 actifs. En d'autres termes, la faillite guette. Selon l'Igas, il manquerait alors 8 à 13 milliards dans les caisses de la CGR pour maintenir les prestations retraite.

René Barberye, patron de l'Ecureuil, a vu là l'occasion d'entamer la normalisation du statut de l'Ecureuil. Etudes à l'appui, il a invité les syndicats à renoncer à la CGR pour rejoindre l'Arrco et l'Agirc. Au passage, les salariés étaient sommés d'abandonner les avantages garantis jusque-là par la CGR. Un scénario inacceptable pour les syndicats. «Nous ne contestons pas les étu