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Libération

La crise entre la poire et le fromage. Plusieurs experts étaient réunis hier aux Champs-Elysées.

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publié le 28 janvier 1998 à 16h05

La scène se passe à l'étage du restaurant le Mandarin des

Champs-Elysées. Pour fêter le nouvel an chinois, William Lee avait invité hier une quinzaine de relations d'affaires à deviser de la crise asiatique en picorant quelques bouchées de crevettes et de poulet croustillant. Féru d'astrologie, cet avocat d'affaires sino-américain qui se partage entre l'Europe et les Etats-Unis (Libération du 1er janvier) a choisi cette date symbolique pour réunir la crème des experts. Sur le carton d'invitation, estampillé d'un tigre majestueux, le thème de la rencontre est lâché tout cru: «Asian values: good or bad?» («Les valeurs asiatiques: bonnes ou mauvaises?») Et le point d'interrogation a son importance. A écouter les uns et les autres, c'est là que se trouve la réponse. William Lee a quitté son habit d'avocat sulfureux pour enfiler celui de monsieur Loyal, organisant le débat en fonction des affinités ou des signes astrologiques de chacun (les invités ont été interrogés sur leur date de naissance et un thème astral personnalisé les attend sur leur assiette). Les premières raisons de la crise? «Une mauvaise gestion économique et financière globale et individuelle de la région», assène un financier de Merril Lynch. Les responsabilités? «Tout le monde devrait faire son mea-culpa, du moins dans les télécoms, s'emporte un directeur de France Télécom. Il y a plus d'un an, nous affirmions qu'il y avait déjà trop d'investissements par rapport au marché réel dans une dizaine de pays d'Asie.