Rémy Cointreau va enregistrer les premières pertes de son histoire.
Comme si la crise asiatique ne suffisait pas à plomber ses comptes, le groupe français de vins et spiritueux éponge, cette année, des pertes liées à une spéculation sur le dollar. Pour l'exercice 1997-98 clos le 31 mars prochain, la direction table sur 600 millions de pertes avant impôts. Difficile passage de témoin pour Dominique Hériard-Dubreuil successeur de son père André à la présidence du groupe en décembre dernier" Le plus gros du trou 450 millions de francs est le résultat d'une grosse bourde. Fin 1996, le financier du groupe avait misé un milliard de dollars sur la baisse du billet vert. Par le biais d'options, le groupe s'était engagé vis-à-vis de divers établissements financiers de la place à leur vendre du dollar à 5,35 francs. Lourde perte. Las, la monnaie américaine n'a cessé de s'apprécier dans l'intervalle pour dépasser les 6 francs à l'heure actuelle. Le groupe s'est résigné à vendre l'essentiel de ses options (680 millions de dollars), quitte à enregistrer une lourde perte. «Nous avons réduit notre position à 320 millions de dollars, provisionnée à 5,86 francs pour un montant de 159 millions de francs», explique Bruno Mouclier, le nouveau directeur financier. Pour le reste, la crise asiatique accentue les difficultés que rencontrent déjà tous les vendeurs de cognac (l'essentiel de l'activité du groupe) sur ces marchés depuis le début des années 1990. Les consommateurs de cette zone se