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Libération

ALBERT FRERE, le faux frère de TPS. Le financier belge vendrait ses 20% du bouquet numérique.

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publié le 30 janvier 1998 à 17h19

«Sortez du monde merveilleux de TPS!» La compagnie Luxembourgeoise

de télévision (CLT) a détourné le slogan: selon nos informations, elle envisage très sérieusement de vendre les 20% qu'elle détient dans le bouquet de chaînes numériques diffusées par satellite. De quoi envenimer la guerre que se livrent TPS et son concurrent CanalSatellite, et chambouler à terme l'ensemble de l'audiovisuel français. La probable défection de la CLT est-elle annonciatrice d'un nouveau coup de billard à trois bandes de la part d'Albert Frère? Tout en haut de la pyramide, cet homme d'affaire belge détient 50% de la CLT. Et il est très engagé dans la galaxie TPS: 20% du capital en direct, plus 20% à travers M6. Ce bouquet de chaînes numériques est souvent considéré comme le bébé de TF1, qui en a eu l'idée originelle et qui en a aujourd'hui le contrôle opérationnel. Mais pour les questions d'argent, c'est plutôt la CLT qui tient les ficelles.

Bizarrement, Albert Frère est aussi engagé dans la galaxie ennemie, Générale des Eaux-Havas-Canal+ (voir graphique ci-contre). Avec un pied dans TPS et un orteil dans Canalsatellite, Frère avait du mal à se tenir en équilibre. Pourtant, il adore ce genre de numéro sur le fil du rasoir: principal actionnaire de Suez-Lyonnaise des Eaux, Frère cultive aussi de bons rapports avec la Générale des Eaux, l'ennemi de toujours.

Néanmoins, s'il faut vraiment choisir entre TPS et Canalsatellite, la simple logique capitalistique voudrait que Frère privilégie le premier. C