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Libération

L'Eurostar fait du surplace côté anglais. La société qui détient la ligne réclame des fonds. L'Etat refuse et menace de nationaliser.

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publié le 30 janvier 1998 à 17h18

Londres, de notre correspondant.

La ligne à grande vitesse qui devrait mettre Paris à moins de deux heures trente de Londres n'est pas près d'être construite côté anglais. Le gouvernement travailliste a menacé hier de nationaliser la branche britannique de l'Eurostar après que le consortium privé London and Continental Railways, qui détient la ligne ferroviaire, a refusé de construire le tronçon sans un nouvel apport d'argent public. Dans une communication urgente au Parlement dans la nuit de mercredi, le ministre des Transports, John Prescott, a indiqué que le gouvernement avait refusé d'apporter le 1,2 million de livres (12 milliards de francs) demandés par LCR. En conséquence, John Prescott s'est dit prêt à nationaliser LCR si le consortium formé de la banque SBC Warburg, de Virgin et de l'Américain Bechtel ne trouvait pas une solution d'ici trente jours. Les députés de base travaillistes présents aux Communes ont applaudi à tout rompre cette décision, qui constituerait la première nationalisation en Grande-Bretagne depuis près de cinquante ans.

En 1996, le gouvernement conservateur avait accordé à LCR la ligne Eurostar, qui relie Londres à Bruxelles et Paris par le tunnel, à condition que le consortium construise les 100 km de voies ferrées à grande vitesse. L'Etat s'engageait à fournir 1,8 milliard de livres (18 milliards de francs) sur les 6 milliards de livres (60 milliards de francs) que coûtera ce projet. Mais, selon LCR, il est impossible de lever cette somme sur f