Rio de Janeiro, correspondance.
Pour obtenir l'installation de Renault à Curitiba, l'Etat du Parana (Brésil) a sacrifié des années de politique écologiste en accordant des terrains protégés situés au coeur d'une zone de sources, à Sao José dos Pinhais. Le gouverneur Jaime Lerner a en effet offert l'année dernière un immense terrain dans la banlieue est de la ville. Un emplacement stratégique pour le constructeur français, à la croisée de la future autoroute de l'Est vers Sao Paulo (Contorno Leste), de la route et de la ligne de chemin de fer vers le port de Paranagua situé à 80 kilomètres à l'est, et à deux pas de l'aéroport local Rui Barrosa. Enfin, cette zone industrielle spécialement créée bénéficie de la proximité de Curitiba, sans connaître la pollution des autres banlieues. «Renault voulait un site très pur pour que rien n'abîme la peinture des véhicules fraîchement produits», confie un haut fonctionnaire du Parana. Enfin, le constructeur français avait besoin d'eau pour sa production. Le rio Pequeno, spécialement dévié, sera réservé à son utilisation, alors qu'il servait jusqu'à présent à l'alimentation de la ville. Le parti vert du Parana a porté plainte pour infraction aux directives environnementales, mais l'affaire s'enlise dans les procédures judiciaires. Le Forum des organisations écologiques dénonce également le bradage inutile des ressources du pays. «Pourquoi sacrifier des sources dont nous avons besoin, au nom de 12 000 emplois (indirects) qui ne sont même p