Menu
Libération

Les cadres de Carrefour en repos forcé. La direction anticipe les procès-verbaux pour dépassement d'horaires.

Article réservé aux abonnés
publié le 3 février 1998 à 19h27

Jamais la durée du travail des cadres n'aura autant été évoquée que

ces dernières semaines. La perspective du passage à 35 heures hebdomadaires, mais aussi ­ et surtout ­ les descentes des inspecteurs du travail pour faire respecter l'horaire légal, ont poussé les entreprises à s'intéresser au temps de présence d'une catégorie qui, disait-on, ne «devait pas compter ses heures». Et, de fait, les cadres dépassent hardiment les 39 heures de travail. La peur des procès verbaux mais aussi la peur de devoir, in fine, payer aux cadres leurs dépassements d'horaires en numéraire ou sous forme de récupération, amènent les entreprises à prendre les devants. C'est le cas de Carrefour, qui vient d'inciter ses 6 000 cadres à prendre systématiquement leurs deux jours légaux de repos hebdomadaires. Dans les faits, cette décision ­ qui n'a pas fait l'objet de négociations ou d'accords particuliers avec les syndicats ­ consiste à établir dans chaque magasin, ainsi que dans les services administratifs, un planning hebdomadaire où les cadres inscrivent le jour de repos choisi pour s'ajouter au dimanche.

Jusqu'à présent, l'obligation légale des deux jours de congé hebdomadaires était respectée «moins systématiquement», a-t-on précisé chez Carrefour, en ajoutant que l'entreprise «a toujours considéré que ses cadres s'investissaient dans leur travail et organisaient leur temps comme ils l'entendaient».

Ce qui explique que l'entreprise «n'envisage pas» pour l'instant de recourir à la pointeuse pour l