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Libération

Le lent réveil des chômeurs allemands. Des comités appellent à manifester aujourd'hui. Une première.

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publié le 5 février 1998 à 19h38

Encouragés par l'exemple français, les chômeurs allemands ont décidé

de passer à l'action. Des comités, le plus souvent organisés par les syndicats, appellent à une centaine de manifestations aujourd'hui dans toute l'Allemagne. Le jour où doit être annoncé un nouveau record: près de 4,8 millions de personnes auraient été sans emploi en janvier. La situation est particulièrement grave dans l'ex-RDA, où 20% des actifs sont touchés, contre 10% à l'Ouest. Mais, même à l'Est, les chômeurs sont restés presque impassibles jusqu'à présent, comme à Sangerhausen, «capitale» allemande du chômage.

Sangerhausen, envoyée spéciale.

Une énorme masse inerte nargue Sangerhausen, petite ville de l'ex-RDA, à l'ouest de Leipzig. A lui seul, le terril raconte la prospérité passée de la ville, grossie dans les années 50 quand la mine de cuivre réclamait sans cesse plus de main-d'oeuvre, et son malheur aujourd'hui. La mine, qui n'était plus rentable depuis longtemps, a fermé en 1991. Les années suivantes, toutes les autres grandes entreprises ont connu, les unes après les autres, le même sort: l'usine de machines à broyer les betteraves, la fabrique de limes, celle de vêtements pour enfants" 10 000 emplois ont disparu en moins de dix ans.

La suite se devine dans la masse noire du terril: Sangerhausen détient le triste record absolu du chômage en Allemagne. Un taux de 26% en décembre et même presque 30% en janvier, selon les chiffres qui seront publiés aujourd'hui. Depuis 1990, cette petite ville de 28