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Libération

Un homme de trop pour la Banque centrale européenne. L'idée de la double candidature Duisenberg-Trichet bloque.

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publié le 5 février 1998 à 19h38

Les Néerlandais boudent et s'arc-boutent: le premier président de la

future Banque centrale européenne (BCE) sera Wim Duisenberg, un point c'est tout. Et il n'est pas question qu'il raccourcisse son mandat de huit ans pour faire plaisir à Paris. Evidemment, les Français, eux, qui caressaient l'idée d'un partage moitié-moitié avec Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque de France, sont bien embêtés: «La négociation est totalement bloquée, les Néerlandais estiment qu'il n'y a rien à discuter», déplore-t-on à Paris. Quant à leurs partenaires de l'Union, ils sont de plus en plus agacés par cette bisbille franco-néerlandaise qui tourne à la bataille de chiffonniers. Beaucoup de responsables européens ont fait leur deuil d'un règlement rapide de cette question et estiment désormais qu'il faudra attendre le Conseil européen du 2 mai prochain ­ au cours duquel les chefs d'Etat et de gouvernement arrêteront la liste des pays qualifiés pour la monnaie unique ­ pour qu'une solution soit trouvée. Symbole malheureux: l'Union inaugurera le lancement de l'euro en étalant ses divergences et ses méfiances mutuelles" Eviter le suspens à tout prix. «Il ne faut aucun suspense lors du week-end du 1er mai, estime-t-on pourtant à Paris, que ce soit sur l'Italie, les taux de change ou le nom du président de la BCE.» Car toute incertitude engendre une instabilité dont on sait l'effet qu'elle fait aux marchés financiers. Mais la présidence de la BCE ­ qui devrait entrer en fonction le 1er juin