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Libération

Thaïlande: la crise relance la contrefaçon. Le piratage de logiciels informatiques repart de plus belle.

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publié le 7 février 1998 à 19h48

Bangkok, de notre correspondant.

En l'espace de quelques mois, le Panthip Plaza, temple de l'informatique à Bangkok, est devenu le cauchemar de la Business Software Alliance (BSA), l'association américaine qui se bat pour le respect du copyright des programmes informatiques américains dans le monde. Ce centre commercial de cinq étages abrite aujourd'hui pas moins de 400 magasins offrant toutes sortes de programmes informatiques piratés. Ici, la suite bureautique Office 97 de Microsoft (kit de logiciels), dont le prix officiel est de 500 dollars (3 000 francs), est proposée à 300 bahts (30 francs).

Avec la crise économique et la dévaluation du baht depuis l'été dernier, le marché de l'informatique en Thaïlande, dominé comme partout par les géants américains Microsoft, IBM, etc., s'est réduit comme peau de chagrin. A cours de liquidités, les consommateurs thaïlandais ­ particuliers et entreprises ­ se jettent sur les program-mes piratés. Face à la demande, tous les magasins du Panthip Plaza se sont mis à vendre des produits sans licence. «Sans quoi on ferme les portes», dit un vendeur. Les pochettes des programmes sont exposées en vitrine. Les CD-Rom sur lesquels sont gravés ces programmes sont, eux, stockés à l'abri dans une camionnette garée sur le parking. On passe commande, et le vendeur va chercher le CD-Rom. Selon les premières estimations de la BSA, 92% des programmes utilisés en Thaïlande sont piratés, contre 80% l'année dernière. Le même phénomène est perceptible dans