Gardanne correspondance
«Quand je dis que mon grand-père était mineur, ça n'est pas comme de dire qu'il travaillait à Castorama. Les Houillères, on a grandi avec, c'est notre identité. Moi, ça me plairait, un jour, de dire que je suis mineur.» Comme plus de 1 000 jeunes, Morad Rabah, 25 ans, chômeur à Mimet (Bouches-du-Rhône), a répondu positivement à l'appel lancé début décembre par le Comité de défense de l'emploi du bassin minier de Provence. Il s'est porté candidat à l'embauche aux Houillères de Gardanne. Rassemblées autour de Roger Meï, député-maire de Gardanne (PC), les 14 communes des Bouches-du-Rhône qui composent ce comité ont imaginé un questionnaire sous la forme d'une «demande d'embauche» auprès des 18-30 ans sans emploi. Le but, prouver que le métier fait encore des adeptes en cette fin de siècle.
«Mes arrière-grands-parents sont venus en France pour y travailler, raconte un des candidats, Frédéric Cilestrini, 23 ans. Chez nous, il n'y a eu que des mineurs de fond. Moi, ça ne me fait pas peur d'y retourner, au contraire. C'est une grande famille, tout le monde se connaît, de nom, de surnom.» Corine Aabarce, 28 ans, habite le quartier de Biver, une concentration de maisonnettes de mineurs de l'activité à Gardanne. Pour elle, cela signifie travailler dans sa ville et ne pas vivre dans une cité-dortoir. «Aujourd'hui, il y a beaucoup d'allers et venues, les gens sortent du puits avec leur casque sur la tête. Pour moi, c'est un métier noble.» Nostalgie. A Gardanne, la