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Libération

A l'heure des 35 heures. Aux Cristalleries d'Arques, la direction souffle l'opinion. Elle est contre le projet de loi et a convaincu son personnel.

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publié le 13 février 1998 à 20h15

Arques, envoyé spécial.

Aux Verreries Cristalleries d'Arques (VCA), leader mondial de la cristallerie de table et premier employeur privé de la région Nord-Pas-de-Calais (11 300 salariés), le débat sur la réduction du temps de travail n'a pas eu lieu. Dans la rue, au restaurant, à la sortie de l'entreprise, sur la place de l'hôtel de ville, la réponse à la question «que pensez-vous des 35 heures» est souvent la même: «Vous savez, on n'y comprend pas grand-chose. L'essentiel, pour nous, c'est de ne pas gagner moins.»

Pour tous, la vraie ville, c'est la Cristallerie. Omniprésente à tel point qu'il n'est pas rare d'entendre que le véritable patron à Arques n'est pas le maire mais le PDG des Cristalleries. Marquée par une gestion paternaliste de soixante-dix ans, l'entreprise a laissé son empreinte sur plusieurs générations d'habitants. Le syndicat maison ­ et majoritaire ­ n'est jamais apparu comme particulièrement combatif. La CGT anime bien une modeste section mais en prenant garde à ne pas trop malmener la direction. Les délégués du syndicat n'ont d'ailleurs pas souhaité s'exprimer officiellement sur le sujet.

Le travail ou les 35 heures. Au Saint-Laurent, bar-restaurant du centre-ville, la question des 35 heures ne suscite pas grand intérêt. «Pourquoi voulez-vous notre avis? On a rien à dire là-dessus», lance un ouvrier des Cristalleries. Michel, un ancien, joue les médiateurs: «Il ne faut pas évacuer le problème comme ça. Diminuer le temps de travail, c'est bien tant qu'on n