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Libération

Au Kenya et au Sri Lanka, des grèves mettent le thé au prix fort. Les cours ont explosé par crainte d'une pénurie mondiale.

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publié le 14 février 1998 à 20h13

Il y a des crises qui passent plus inaperçues que d'autres. Le

marché du thé, traditionnellement très discret, est depuis quelques mois sous pression, dans la crainte d'une pénurie mondiale de ce breuvage dégusté à raison de 1,5 million de tonnes par an. Les cours ont augmenté d'environ 20% en 1997 et de 40% depuis le début de l'année ­ atteignant leur plus haut niveau depuis quinze ans ­, et ils pourraient bien grimper encore dans les mois qui viennent. Les deux grands producteurs de thé de la planète, le Kenya et le Sri Lanka, risquent de se trouver dans l'incapacité de répondre à la demande. Le premier est paralysé par une grève déclenchée par les petits planteurs locaux, le second se remet tout juste d'un arrêt de travail des 400 000 ouvriers agricoles du secteur.

Prix imposés. Au Kenya, le syndicat des petits producteurs de thé (Kussto), non reconnu officiellement, vient de presser le gouvernement d'agir pour éviter un arrêt total des récoltes. Déjà compromise par la sécheresse, puis par les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers mois sur l'Afrique de l'Est, la production de thé (en recul de 30 à 35% en 1997) est stoppée par les petits planteurs locaux, qui réclament une augmentation du prix et surtout la possibilité de participer aux enchères de Mombasa.

Le mode de fixation du prix du thé est en effet très particulier. «Le thé est un produit qui change constamment, que l'on ne peut pas standardiser, dont la qualité ne dépend pas seulement de la provenance, m