Devant l'émotion suscitée, notamment dans les milieux culturels
français et canadiens, par ses travaux sur la libéralisation des investissements internationaux, l'OCDE s'est livrée hier à une tentative d'explication de texte. L'AMI Accord multilatéral sur l'investissement est basé sur le principe de non-discrimination des investisseurs, une règle qui ne peut que profiter à tout le monde, a martelé Donald Johnston, secrétaire général de l'organisation, lors d'une conférence de presse montée à la hâte à Paris.
Cet accord mérite son nom, a-t-il déclaré, car «l'investissement direct étranger est un élément crucial dans le processus de mondialisation qui apporte prospérité, croissance et emplois». Et de souligner que les pays peuvent demander des dérogations pour les secteurs ou activités qu'ils cherchent à protéger, même si le but ultime de l'AMI est de réduire ces exceptions à la portion congrue.
Les hommes politiques français, qui ont été très discrets sur l'évolution de ces débats depuis 1995, font désormais assaut de déclarations. Le Premier ministre, Lionel Jospin, a indiqué vendredi qu'il n'était pas question de signer l'AMI «si le principe de l'exception culturelle devait être remis en cause». Le PS a entonné lui aussi le couplet de l'«exception culturelle», de même que François Baroin, secrétaire national à la culture et à la communication du RPR et proche de Chirac.
Pourtant, ce ne sont pas ces demandes d'«exceptions culturelles» présentées par la France et le Canada q