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Libération

Le mandatement. Des novices face aux patrons.

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publié le 16 février 1998 à 18h10

La loi Aubry va-t-elle mettre un terme à l'avancée du désert

syndical dans les PME? La CFDT l'espère, qui a profité des accords Robien pour multiplier les adhésions dans les entreprises signataires. Sur 709 accords étudiés, le ministère de l'Emploi en a recensé 244 négociés sous mandat, la majorité ayant été signée par la CFDT puis par la CFTC. Ces mandatés sont des syndicalistes d'un genre un peu particulier. Négociateurs ponctuels, on pourrait dire intermittents, dans des entreprises où le fait syndical est une notion très abstraite, ils restent parfois adhérents, et le souhait à terme de ces organisations syndicales est qu'ils fassent des émules autour d'eux. Ainsi posée, la loi Aubry fournirait alors au syndicalisme une formidable opportunité pour s'imposer dans les PME. Mais dans quelles conditions? dit Force ouvrière, qui, comme la CGT, craint comme la peste que ces salariés qui s'improvisent du jour au lendemain «négociateurs» se fassent balader par des patrons. «C'est, explique Michelle Biaggy, secrétaire confédérale FO, la porte ouverte à la signature d'accords dérogatoires dans les entreprises" et, du coup, la porte ouverte à l'ultraflexibilité, la précarité et au dumping social entre les entreprises d'un même secteur d'activité.» Le risque est en effet que les employeurs cherchent à obtenir, en contrepartie des 35 heures, «des compensations», dont un interlocuteur peu formé à la dialectique patronale ne verrait pas la portée. L'autre risque est qu'ils influencent