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Libération

Fronde dans les antichambres des CCI. L'actuel président est contesté à quinze jours du renouvellement de son mandat.

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publié le 17 février 1998 à 18h16

Le monde feutré des chambres de commerce a ressorti les couteaux. A

deux semaines de l'élection d'un nouveau président, différents réseaux patronaux tentent de prendre le contrôle de cette vénérable institution, fondée sous Henri IV. Car les 183 chambres de commerce et d'industrie (CCI), qui gèrent un budget de 23 milliards de francs, 26000 salariés, 120 aéroports, 300 écoles et 34 palais des congrès font concurrence au CNPF en matière de représentation patronale.

Normalement, Gérard Trémège devait être réélu dans un fauteuil à la tête de l'ACFCI (Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie). Cet ancien député PR des Hautes-Pyrénées se veut le rénovateur de l'institution, mais son pedigree politique le ramène vers le passé: les responsables de chambres de commerce sont souvent des notables, très liés aux politiques locaux. Et depuis la tenue d'une assemblée générale à huis clos de l'ACFCI, vendredi dernier, quelques voix commencent à réclamer ouvertement la démission de Gérard Trémège ­ ou du moins sa non-reconduction.

On peut y voir une contestation d'ordre politique. Certains des opposants sont d'anciens membres du Centre des jeunes dirigeants (CJD), la frange éclairée du patronat. Plus prosaïquement, ils ont divulgué une bombe: une lettre d'observation de la Cour des comptes, qui conteste le train de vie des dirigeants de l'ACFCI, qui relèvent normalement du statut de personnel administratif.

Cela commence par le directeur général, rémunéré 1 million de franc