Réunis hier au théâtre de l'Odéon, cinéastes, auteurs et artistes
ont rappelé leur attachement à la protection de l'exception culturelle face aux risques véhiculés par l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI). «Non à l'AMI! Non à l'AMI! Non à l'AMI!"» Parti des balcons et scandé par la salle, ce cri de rejet radical a passablement débordé hier les organisateurs du débat, coupant court à une motion de conclusion plus circonstanciée et plus nuancée qu'ils avaient préparée" La réunion, entamée comme une démonstration bien agencée de la mobilisation des troupes culturelles contre les dangers de l'AMI, s'est vue, au final, aspirée par l'effervescence d'une salle enflammée et disparate.
Pendant que les négociateurs de l'AMI tenaient conclave (pour deux jours) au siège de l'OCDE à Paris, plus de mille personnes avaient répondu, en début d'après midi, à ce rendez-vous de «cultureux» convoqué par la SACD (Société des auteurs dramatiques) avec le concours du ban et de l'arrière-ban des associations d'auteurs et de cinéastes (SRF, ARP, Sacem, SFA, etc.). Il y avait bousculade à l'entrée, et, dans la salle, vite comble, on remarquait Jack Lang, Catherine Tasca, Pierre Lescure" Sur la scène, disposés en double arc de cercle, une trentaine de «grands témoins»: Jeanne Moreau, Jack Ralite, Bertrand Tavernier, Jean-Jacques Beineix, Costa Gavras, Claude Miller, mais aussi divers représentants de cinématographies étrangères.
Catherine Trautmann était venue porter, en ouverture, la parole