Première à tirer, l'Association française des banques (AFB), qui
regroupe les établissements «privés» (du Crédit Lyonnais à la BNP, 400 000 personnes concernées), a dénoncé le 3 février la convention collective du secteur. Les négociations engagées sur la révision de l'accord ont achoppé sur les 35 heures; les syndicats exigent qu'elles fassent l'objet d'un accord de branche, le patronat souhaite qu'elle soit discutée «au plus près du terrain», traduire dans les entreprises. L'AFB a saisi l'occasion de dénoncer la convention collective. Le patronat ressent en effet sa convention comme un carcan. Il désire notamment éradiquer les dispositions très strictes encadrant les licenciements, les quatorze niveaux de classifications ainsi que le temps de travail (repos hebdomadaires).
Le CEA discret. Le 20 janvier, l'administrateur général du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) a envoyé une lettre aux syndicats de son entreprise (17 000 salariés), dénonçant la convention. Direction et syndicats ont quinze mois pour se mettre d'accord. A défaut, cette entreprise du nucléaire, propriété de l'Etat, serait réduite au code du travail. Quasiment impossible à imaginer, tant les enjeux en matière de sécurité sont importants. Selon la direction, la dénonciation n'a pas pour enjeu principal les 35 heures, mais essentiellement les règles de gestion paritaires de certaines instances. Il n'empêche, pour cette entreprise qui travaille 38 heures par semaine, la réduction du temps de travail est bi