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Libération

Disneyland Paris, en avance d'un accord. Comment Mickey a négocié la protection de son investissement en France.

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publié le 18 février 1998 à 18h27

La France a déjà goûté à ce que pourrait être l'AMI. Campé dans la

plaine briarde, à vingt kilomètres de Paris, le parc Disneyland Paris présente toutes les caractéristiques d'un investissement étranger comme les libéraux le rêvent. 10 000 emplois directs, 37 000 indirects, des milliers de mètres carrés de bureaux, de logements, des centaines de millions de francs de taxes professionnelles, de TVA. La France n'a pas à se plaindre. Mais que de concessions pour que la poule aux oeufs d'or ne préfère pas le soleil d'Espagne! En 1986, au terme d'une négociation menée par Jean Peyrelevade, directeur adjoint de Laurent Fabius, alors Premier ministre, la firme Disney signe une lettre d'intention avec l'Etat français. Pour celui-ci, les signataires sont Laurent Fabius et Edith Cresson, alors ministre du Commerce extérieur.

Un contrat de trente ans. Dès sa négociation, la convention Etat-Disney a provoqué des polémiques. Il y a de quoi. Pour trente ans, la France s'engage à faciliter de mille manières les affaires de Mickey sur son territoire: infrastructures (2,7 milliards de francs pour prolonger la ligne de RER, la ligne TGV, l'expropriation et la mise en viabilité des 1 900 hectares de terrains agricoles). Beaucoup d'argent, certes, mais rien que de très habituel quant au fond.

C'est sur le terrain de la législation que la convention ­ signée finalement par le Premier ministre Jacques Chirac en 1987, alternance oblige ­ devient limite. En matière d'urbanisme, tout d'abord. Passe que