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Libération

La pièce en fleur victime d'un faux procès. Les fabricants de distributeurs cherchent à couler la future pièce de 20 cents.

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publié le 18 février 1998 à 18h22

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

L'affaire est d'importance, sans aucun doute. La preuve: elle a fait la «une» de l'édition européenne du Financial Times, vendredi dernier. Sous le titre «Le design de l'euro peut tromper les automates de l'Union», le quotidien économique britannique se faisait l'écho de l'émoi des industriels qui affirment que leurs machines à sous ne pourront pas faire la différence entre les pièces de 20 et de 50 cents (ces centimes d'euro valent respectivement 1,32 F et 3,30 F), qui entreront en circulation le 1er janvier 2002. Autrement dit, il sera possible d'acheter plus avec moins d'argent" L'horreur.

Les fabricants ont donc demandé à la Commission européenne de modifier les caractéristiques techniques (forme, alliage) des pièces de 20 cents ­ il y en aura environ 7 milliards en circulation ­, afin de les rendre clairement identifiables par les automates et d'éviter ainsi les fraudes. Le problème de cette passionnante affaire est qu'il s'agirait d'un canular, du moins si l'on en croit la Commission, quelque peu irritée de voir sa compétence ainsi mise en cause.

«Depuis l'origine, les fabricants de machines à sous allemands bataillent pour que les futures pièces en euro aient le même "design que les pièces allemandes, afin de ne pas avoir à modifier leurs automates, explique un haut fonctionnaire. Or, comme ce sont eux qui dominent le marché européen, leur poids est déterminant au sein de l'European Vending Association (EVA), l'organisation qui dé