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Libération

Mère Courrèges. La femme du célèbre couturier des année 60 relance la marque.

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publié le 18 février 1998 à 18h27

Derrière ses fines lunettes d'adolescente, Coqueline Courrèges a la hargne de celles qui reviennent de loin. Elle est parvenue à arracher aux Japonais la maison créée un jour de 1961 par André, son mari et maître. Et le style Courrèges redevient presque à la mode. Avant-gardiste dans les années 60, il est aujourd'hui en phase avec une fin de siècle qui aspire à l'épurement, à la lumière, à l'espace. Le futurisme d'André, c'est le présent de Coqueline. Et elle compte bien lui redonner un avenir. Déjà, les bénéfices de la maison de couture redécollent.

Le dernier parfum de la maison, dont madame est aussi le «nez», est le symbole de ce nouveau départ. Baptisé «2020», il ne ressemble à rien de connu, à la fois sec et fruité, aérien et intimiste, concocté à partir d'odeurs inexistantes. Dans sa salopette blanche, la silhouette filiforme se fait théâtrale: «Il arrive un moment où les artistes sont fatigués, comme les héros. André a 75 ans et moi 62. Tant que je peux me lever le matin, je continue. Je sais qu'on est tout petit financièrement mais énorme au point de vue style. Et, quand on garde son âme, on est immensément riche"» Mme Courrèges sait de quoi elle parle; elle a fait plus que garder son âme, elle l'a rachetée. Retour sur une résurrection.

Vinyle et rose layette. A la fin des années 70, la maison Courrèges a presque 20 ans. Elle est mondialement connue. Diplômé des Ponts et Chaussées, passionné d'architecture, marqué par ses années de travail dans l'ombre de Cristobal Ba