Le ministère de l'Emploi a annoncé hier des mesures visant à
renforcer la protection des «nomades du nucléaire», ces personnels intérimaires ou en CDD intervenant sur les chantiers de maintenance des installations atomiques (au total, de 5 000 à 8 000 personnes). Un arrêté, «pris très prochainement», promet le ministère, interdira de recourir à ces travailleurs précaires pour les travaux dans les zones «les plus dangereuses». Ces dernières sont définies comme étant celles où l'exposition aux radiations est susceptible de dépasser 2 milliSieverts par heure (la limite annuelle cumulée pour les travailleurs du nucléaire est actuellement de 50 milliSieverts). Elles correspondent par exemple à des interventions dans des bâtiments réacteur.
En outre, les contrats de travail ne pourront pas être inférieurs à deux mois. Enfin, pour éviter la «gestion de la main-d'oeuvre par la dose» (le travailleur est «jeté» quand il a atteint la dose maximale), il sera imposé un mécanisme de proratisation des doses sur la durée du contrat de travail. Exemple: si une personne est embauchée pour six mois, son irradiation ne devra pas dépasser 25 milliSieverts (la dose annuelle 50 mSv divisée par deux) pendant sa mission.
Ces mesures étaient attendues depuis plus d'un an. En janvier 1997, sous le gouvernement Juppé, le ministère du Travail les avait soumises au Conseil de la prévention des risques professionnels, affirmant que ces «orientations seraient finalisées dans des projets réglementaires durant