Bouclés pendant deux jours au château de la Muette à Paris, les
représentants des 29 pays de l'OCDE ont eu le temps de faire le compte de leurs divergences sur l'accord multilatéral sur l'investissement (AMI, lire Libération du 16 février). Au siège de l'organisation, plus que jamais transformé en bunker par crainte d'une manifestation de cinéastes ou autres écologistes, se tenait depuis lundi la dernière rencontre de «haut niveau» avant la prochaine réunion annuelle ministérielle de l'OCDE, sur ce texte qui doit régir les investissements transnationaux.
Les directeurs d'administration des différents Etats devaient parvenir à la rédac- tion d'un texte suffisamment consensuel pour être présenté aux ministres, les 27 et 28 avril prochain. Mais, au bout de deux jours d'échange, les négociateurs cachaient mal l'état d'enlisement de leurs travaux. «Je ne peux pas garantir que nous pourrons lever les obstacles d'ici à la fin avril», avouait Frans Engering, le président du groupe de négociation de l'OCDE.
Le cas Total. L'organisation constate des «progrès» dans certains domaines: les Etats, hormis l'Australie et la Nouvelle-Zélande, admettent la nécessité d'éviter un dumping social ou environnemental. Mais reconnaît que le succès des négociations dépend du règlement du conflit américano-européen sur les lois D'Amato et Helms-Burton. Avec ces deux textes, les Américains s'arrogent le droit de sanctionner les entreprises étrangères qui investissent en Iran, en Libye ou à Cuba. Or, dans