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Libération

Une monnaie bien catholique? La circulation de l'euro au Vatican n'est pas encore tranchée.

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publié le 18 février 1998 à 18h22

Rome, de notre correspondant.

Au même titre que Marianne en France ou l'aigle en Allemagne, le pape Jean Paul II sera-t-il l'un des emblèmes des futures pièces en euro? La question est étudiée attentivement ­ et discrètement ­ à la curie romaine, au gouvernement italien et dans les instances européennes. En vertu d'une convention entre l'Italie et le Vatican datant de 1927, renouvelée tous les dix ans (la dernière fois en 1991), la lire est la monnaie légale du Saint-Siège. Des pièces sensiblement identiques à celles de la République italienne, mais présentant des symboles pontificaux, sont régulièrement frappées. La probable admission de la devise italienne dans le premier cercle de l'euro pose donc le problème de la «lire vaticane».

Hésitations au Vatican. En toute logique, et comme cela est envisagé dans un document annexé au traité de Maastricht concernant les confettis du continent (Saint-Marin, Monaco"), le Saint-Siège devrait opter lui aussi pour l'euro. «Je ne pense pas qu'il y ait d'autre solution», assure Angelo Caloia, responsable de l'IOR (l'Institut pour les oeuvres religieuses, sorte de banque du Vatican). «Nous nous préparons techniquement pour travailler avec l'euro.» Mais «toutes les hypothèses restent ouvertes», indique la préfecture du Vatican pour les affaires économiques. En clair, le Vatican n'a pas complètement exclu de mettre un terme à la convention avec l'Italie et de battre sa propre monnaie.

La décision, dans un sens ou dans l'autre, ne devrait pas c